C'est dans un site exceptionnel, au bord du lac du Verdon bordé de hautes falaises calcaires, qu'est installé le Musée de la Préhistoire de Quinson, l'un des plus grand musées de préhistoire d'Europe. Un lieu qui ne doit rien au hasard, puisque le village est habité depuis les temps les plus reculés, comme l'attestent les grottes des basses gorges du Verdon, occupées il y a plus de 400 000 ans.
LE VILLAGE PREHISTORIQUE
A 500m du musée, les scientifiques ont reconstitué un village préhistorique, où l'on peut voir les différents habitats de nos ancêtres. Des animations s'y déroulent régulièrement, à la découverte de leur mode de vie : chasse, fabrication du feu, alimentation, art...
L'HABITAT
On peut ainsi suivre l'évolution de l'habitat au fil du temps, depuis le cercle de pierre d'Odulvai en Tanzanie, datant de 1,8 millions d'années, et considéré actuellement comme la plus ancienne preuve d'habitat par l'homme, jusqu'à la cabane en pierre sèche de la garrigue languedocienne, datant de 2500 ans avant J.C.
cabane de Terra Amata (Nice) 400 000 ans. On a retrouvé sur ce site des aménagements supposés être des cabanes ainsi que des foyers parmi les plus anciens connus au monde.
dolmen du néolithique (Provence) 2 500 ans avant J.C. Dans toute la Provence, la construction du dolmen -sépulture collective-, se répand abondamment durant la fin du néolithique.
LE FEU
Fascinant le feu ? Il suffisait de voir l'attraction exercée par la démonstration de la fabrication d'un feu sans allumettes, et l'ardeur déployée par les jeunes et moins jeunes pour y parvenir, pour s'en convaincre.
Il y a environ 400 000 ans, l'homme réussissait à faire naitre le feu.
Deux méthodes étaient utilisées : la percussion d'un silex sur un minerai de fer produit des étincelles capables d'embraser un végétal.
La friction de deux éléments de bois. "Cette dernière méthode n'a laissé que peu de traces anciennes", remarque l'animateur. "Il faut une planchette de bois, un bois à longues fibres microscopiques de préférence ; on en trouve en principe au bord des rivières. On fait tourner rapidement un baton dessus, entre les mains, ou en s'aidant d'un archet. Le frottement accéléré produit de la sciure qui, échauffée, va générer quelques braises ; il n'y a plus qu'à allumer des brindilles sèches."
Si seuls les adultes se sont essayés au propulseur (un instrument en bois permettant d'accroitre l'efficacité du lancer de la sagaie), les enfants se sont adonnés avec joie au tir à l'arc. Une arme de chasse qui apparait à la fin du paléolhitique, qui représente une appréciable amélioration dans la précision du tir, et dont l'utilisation se généralise il y a 7000 à 8000 ans.
"De dimensions très variables, ils étaient généralement taillés dans du bois comme l'orme, l'if ou le pin, ainsi que les flèches. Ils étaient particulièrement adaptés à la chasse individuelle et aux milieux boisés."
LA CUISINE
Chacun a pu se régaler d'un ragoût de lentilles aux fines herbes, et de galettes au miel garnies de fruits secs.
"Ayant appris à faire le feu, les hommes modifièrent leur
alimentation. D'abord en faisant griller leurs aliments, puis en les faisant
cuire dans un récipient, comme une céramique posée sur le feu. Les premières recettes étaient des soupes de racines, viande et herbes. La cuisine a devancé l'agriculture ; l'homme a commencé par
cuisiner des aliments sauvages."
LA POTERIE
Découverte probablement avant le 10ème millénaire, la poterie va prendre son véritable essor avec le développement de l'agriculture, tant pour stocker les aliments que pour les cuire. L'argile, modelée, parfois décorée de dessins réalisés quand elle est encore meuble, est au début cuite dans une petite cavité à même le sol.
La céramique ainsi obtenue sera solide et durable. Il y a environ 5000 ans, apparait le tour, l'un des plus vieux instruments mécanisés utilisés par l'homme.
"Le travail de l'argile au tour requiert un long apprentissage, et mieux vaut commencer par le modelage (la pression de l'argile entre les doigts), ou la technique "au colombin", qui consiste à façonner entre ses doigts des boudins d'argile enroulés en spirale, ou en cercles concentriques, et collés pour former la paroi d'un pot."
LE TISSAGE
Les hommes de l'âge glaciaire portaient des peaux de bête. Puis ils ont appris à assembler des pièces de peaux en les cousant : ils fabriquèrent des aiguilles en os, et les tendons des animaux servaient de fil. Dès le néolithique, ils ont filé et tissé, en utilisant divers matériaux : le lin, le chanvre, la laine. Se conservant difficilement, ces tissus ont laissé peu de traces.
L'ART
L'homme préhistorique dessine, peint et grave des animaux, des êtres humains et des signes ; sur les parois extérieures de grottes, mais surtout à l'intérieur, éclairé par des torches. Ces peintures représentent essentiellement des scènes de chasse et des empreintes de mains ; les couleurs sont obtenues à partir de roches effritées, argile et charbon.
L'homme de Cro-Magnon sculpte des figurines dans l'os, l'ivoire et la pierre ; on a retrouvé des statuettes d'animaux et
d'êtres humains ; les figurines féminines paraissent symboliser avant tout la fécondité. Les décorations corporelles, parures et bijoux, d'os et de coquillages en particulier, semblent encore
beaucoup plus anciennes.Les évolutions de l'homme.
L'INSTITUT NATIONAL de RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES PREVENTIVES
L'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, créé en 2002, a pour mission de sauvegarder les vestiges du passé. Les informations collectées sont transmises à la communauté scientifique, et l'INRAP sensibilise également le public à l'archéologie, comme ici, à Quinson, lors des "journées préhistoriques".
Il dépend des ministères de la Culture et de la Communication et de la Recherche. Ses travaux, effectués par quelques 2000 collaborateurs et chercheurs s'exercent sur tout le territoire français.
Grâce à l'INRAP, des milliers de sites qui auraient disparu sans laisser de traces lors de travaux d'aménagement (routes, voies ferrées, bâtiments...), ont été fouillés et inventoriés. Site de l'INRAP
Animations au village préhistorique :
Renseignements : 04 92 74 09 59