"L'eau est la substance la plus insolite sur terre", nous dit Yann Olivaux, biophysicien, fondateur et président du Comité de Recherches et d'Informations Indépendantes sur l'Eau (CRiiEAU), lors d'une conférence à Salernes (83) en avril 2014. Peut-être parce que, selon certains scientifiques, elle serait en majeure partie d'origine extra-terrestre ?...
Si son usage au quotidien relève de la plus extrême banalité, son étude approfondie révèle la plus grande complexité que l'on n'a sans doute pas fini d'explorer.
Si l'on considère le nombre de molécules qui nous composent, nous sommes constitués à plus de 99% d'eau : des êtres hydriques bien qu'à l'aspect solide, dont la vie est conditionnée à la consommation d'eau. Mais quelles sont les eaux que l'on nous propose ? Eaux de source ou eau du robinet, des Eaux Destinées à la Consommation Humaine. "Actuellement, les normes auxquelles elles doivent répondre sont inadaptées pour apprécier la qualité de l'eau", explique Yann au cours de son exposé.
LA SUBSTANCE LA PLUS INSOLITE SUR TERRE
"L'eau est partout, des profondeurs de l'univers jusqu'à l'intimité de nos cellules".
Elle revêt divers aspects : liquide, gazeux sous forme de vapeur d'eau ou solide sous forme de glace, selon la température et la pression auxquelles elle est exposée. "En outre, elle est toujours interfaciale, c'est-à-dire en contact avec un autre milieu : l'air, son contenant et les substances dissoutes. L'eau pure n'existe pas."
Longtemps considérée uniquement comme l'un des quatre éléments naturels avec la terre, l'air et le feu, ce n'est qu'à la fin du 18ème siècle qu'elle sera perçue comme une molécule de formule H2O : un atome d'oxygène et 2 atomes d'hydrogène.
L'eau est une molécule polaire : l'atome d'hydrogène ayant une charge légèrement négative, tandis que celui d'oxygène est légèrement positif. Les charges de signe contraire s'attirant, les liaisons entre les atomes d'hydrogènes de certaines molécules et les atomes d'oxygène des molécules voisines forment des ensembles qui se font et se défont en permanence. "Observée à l'aide d'une grosse loupe ou d'un fort microscope, l'eau se présente comme inerte, statique. En fait, elle est dynamique. C'est une véritable ruche, dont les liaisons intermoléculaires ne durent qu'une picoseconde (soit un millième de milliardième de seconde). Ces liaisons jouent un rôle extrêmement important, en lui conférant des propriétés particulières".
(A propos des propriétés mal connues de l'eau : voir "Les secrets et les pouvoirs de l'eau")
LA PLANETE BLEUE
L'eau recouvre plus de 70% de la surface du globe avec un volume total de 1,4 milliards de kms3. 97,5% de cette eau est salée. Sur les 2,5% d'eau douce, 70% sont sous forme de glace. "En fait, sur un litre d'eau, 0,1 ml est utilisable pour les besoins humains : agricoles, industriels et domestiques."
On compte qu'un français consomme en moyenne 150 litres d'eau par jour. "Mais il ne s'agit que de 2% de ce qu'il utilise réellement, l'essentiel étant l'eau virtuelle, celle qui est nécessaire pour produire des biens dont la majeure partie consiste en produits alimentaires...Le boeuf détient un record avec 1600 litres d'eau pour 1 kilo de viande." Les économies d'eau passent certes par la surveillance de notre robinet, mais aussi par une diminution (voire suppression?) de notre régime carné.
Aujourd'hui l'eau, ressource fragile et limitée, est devenue un enjeu planétaire. "La quantité disponible reste à peu près stable, mais nos besoins sont en constante augmentation. Nous vivons au-dessus de nos moyens hydriques. Inégalement répartie sur terre, elle représente un enjeu géopolitique, et sa gestion demeure compliquée. Le conflit sino-tibétain s'éclaire quand on sait que le plateau du Tibet est à 80% le château d'eau de la Chine." C'est également un enjeu économique avec l'accès à l'eau pour tous, et son traitement dont les multinationales se disputent le marché. Un enjeu écologique car sa qualité se dégrade de plus en plus, et un enjeu sanitaire : "l'eau véhicule des agents pathogènes, des polluants, et tue chaque année 10 fois plus que toutes les guerres dans le monde."
Yann Olivaux constate : "Nous avons désacralisé l'eau", donnant l'exemple de la pollution de certaines fontaines dans les villes et les villages. Son rôle vital lui a longtemps valu d'être au coeur des symboles, mythes et rites dans toutes les civilisations. Qu'en reste-t-il ?
DES ETRES HYDRIQUES
Si le corps humain contient de 60% à 70% d'eau en poids, cette proportion s'élève à plus de 99% si l'on considère le nombre de molécules qui nous constituent.
"L'eau en biologie n'est ni liquide, ni solide, mais ressemble plutôt à un gel. Les deux tiers se trouvent à l'intérieur des cellules, le tiers restant étant contenu dans le sang et la lymphe. L'eau apporte les nutriments aux cellules, et les débarrasse de leurs déchets, tout en régulant la température corporelle. Elle permet la conformation des cellules, en particulier de l'ADN (acide désoxyribonucléique), cette molécule présente dans toutes les cellules vivantes, qui stocke l'information génétique."
Nous perdons 2,5 l d'eau par jour, renouvelée par l'eau de boisson (1 l à 1,5 l, l'eau contenue dans les aliments que nous ingérons (0,5 l à 1,5 l) et l'eau résultant du métabolisme (0,300 l). "Trois verres d'eau par jour peuvent suffire à compléter l'apport en eau par les aliments.
DES NORMES INADAPTEES POUR APPRECIER LA QUALITE DE L'EAU
Boire l'eau du robinet ou l'eau en bouteille ?
"Au niveau du prix, l'eau du robinet coûte 40 fois moins cher que l'eau en bouteille la meilleure marché en grande surface. Et du point de vue écologique, la bouteille en plastique est une catastrophe. Elle parcourt en moyenne 300 kms entre son lieu de prélèvement et le consommateur, sans compter le pétrole nécessaire à la fabrication des bouteilles. Elles représentent 10 kgs de déchets par habitant et par an, sont loin d'être toutes recyclées, et mettent 500 ans pour se dégrader dans l'environnement."
Les eaux de source en bouteille et l'eau du robinet (de qualité variable selon les régions), soit les Eaux Destinées à la Consommation Humaines (EDCH), sont soumises à une législation précise concernant leur qualité bactériologique, et le respect de valeurs-seuil de différents polluants. "Mais il existe des pollutions dont on ne sait pas grand-chose, comme les champs électro-magnétiques, ou les bactéries qui transportent des germes d'antibio-résistance de façon massive."
Les divers polluants sont : les métaux lourds ; les produits de traitement de l'eau, notamment le chlore "qui détruit les bactéries mais favorise la prolifération des virus" selon la BioElectronique de Vincent (utilisé pour éviter la contamination de l'eau lors de son transport dans les canalisations), ou l'aluminium (qui sert à faire floculer la matière organique) ; les éléments radio-actifs ; les pesticides ; les résidus de médicaments et hormones non traités par les stations d'épuration et susceptibles d' induire des effets cancérigènes ou mutagènes.
"On recherche 30 substances nocives... sur combien ?? On ne prend en compte ni la dégradation des polluants, ni l'effet cocktail entre certains d'entre eux, ni les effets des faibles doses tellement importantes pour les perturbateurs endocriniens par exemple (substances qui vont mimer nos propres hormones), ni les bactéries non pathogènes mais porteuses de gènes d'antibio-résistance. Il n'existe pas d'évaluation globale et biologique. Il faudrait, non pas mesurer les polluants un par un, mais tester la qualité de l'eau sur le vivant (comme des cultures cellulaires ).
CREER LA BOUTEILLE IDEALE
"La bouteille idéale reste à créer", constate Yann Olivaux. "Elle devrait être réutilisable pendant 10 à 15 ans. Avec un intérieur en verre très fin et très résistant. Et une coque externe en plastique. Il faudrait qu'elle soit légère et d'une contenance de un demi-litre à trois-quart de litre". |
A Signes dans le Var, l'eau de source Beaupré est mise en bouteilles, mais on peut aussi se servir librement à la fontaine. D'où vient cette eau "célèbre depuis qu'elle a été mise en bouteilles ? "De la montagne ? De la Sainte Baume ? Des Alpes ? D'autriche ?..." Et quel goût a-t-elle ? "Elle est BONNE"
"Enquête à la source" :Reportage de Philippe Maurel (ce film est suivi de 4 autres...)
FILTRER L'EAU
Différents systèmes existent pour filtrer l'eau. Sont-ils efficaces ?
Le meilleur guide sur la filtration de l'eau a été réalisé par BIOCOOP".
Valceane propose des systèmes de filtration d'eau : Thibault Geluickens 83510 Saint Antonin du Var : contact@eauriginelle.com
LA NATURE DE L'EAU de Yann Olivaux
"L'une des originalités de ce livre transdisciplinaire est d'approfondir, avec rigueur, ouverture et indépendance d'esprit, une nouvelle lecture de la
qualité de l'eau alimentaire.
Yann Olivaux, biophysicien de formation, est auteur et conférencier. Enseignant et formateur en biologie pendant une douzaine d'années, l'auteur explore, depuis,
les différentes facettes des « mondes de l'eau » : scientifique, économique, écologique, sanitaire.
Il participe régulièrement à des rencontres sur l'eau (journées toulousaines de l'eau, salons biologiques …), collabore à des
magazines (Biocontact, Effervesciences …) et projette la mise en place d'ateliers de sensibilisation aux qualités de l'eau, ouverts à un large public jeune et adulte."
(Association pour le Contrat Mondial de l'Eau. Revue Contact et renseignements
: Yann OLIVAUX courriel : lanaturedeleau@orange.fr
"Enquête de santé sur la 5 : Qui croire, que boire ?"